Le journal de Michel - Edition du 4 Mai 2018

Voilà un mois que je suis parti et que vous m'avez encouragé à Tigery. Mon voyage se poursuit toujours de bonne façon. J'aurai bientôt traversé l'Ain et les premiers reliefs montagneux sont là.

J'ai quitté Lyon après avoir relâché trois jours bien agréablement en famille. 

Lyon, La croix rousse

Je suis reparti lundi 30 avril, à nouveau par les quais jusqu'à la passerelle de la Cité internationale, puis cap au nord-est vers le parc de la Feyssine et le parc de Miribel. Ce dernier est un aménagement sur les bras du Rhône où l'on peut pratiquer la baignade et la voile en été et le rien du tout en toutes saisons. 

Puis je poursuis jusqu'à mon but, l'hôtel Formule 1 de Beynost. Devant l'hôtel, qui est désert en milieu d'après-midi, il y a une route départementale très passante, de l'autre côté de la route, une zone commerciale comme on en voit partout et au-delà, une autoroute et une gare de péage. Il y a plus glamour comme endroit. Mais pas de quoi entamer mon moral.

Le lendemain mardi 1er mai, en route pour Bourg-Saint-Christophe. Le parcours est court et ne présente pas de difficultés particulières. De beautés non plus, d'ailleurs. Les villages sont amorphes en ce jour férié. Je suis attendu dans un lieu imprégné de la religion catholique. Il y a plusieurs maisons avec des chambres, des dortoirs, de multiples salles d'eau. Cela a été voulu par la maîtresse du lieu pour y accueillir des personnes en difficulté. Lors de mon passage, il y a là quatre résidents permanents ou quasi-permanents. Je passe là un moment étonnant et humainement chaleureux.

Pérouges

Mercredi matin, je décide de visiter la cité médiévale de Pérouges, toute proche, perchée sur une colline. Je fais bien, ce village est vraiment très beau. Il semble vivre du seul tourisme. La ville active est au pied de la colline, Meximieux. Je m'y rends pour aller à la Poste. Le centre-ville est agréable et animé, c'est jour de marché.

Pérouges

Je quitte la ville et, peut-être après trois kilomètres de marche, une intuition venue je .e sais d'où, me fait chercher mon porte-monnaie. Il n'est pas dans les poches du pantalon, ni celles du blouson, ni celles de la ceinture du sac à dos. Je l'ai laissé à la Poste. Il est midi passé et les Pages jaunes m'apprennent que le bureau ouvrira à 13h30. Je retourne donc à Meximieux avec l'énergie du contrarié. Et, quitte à attendre en ville, je déjeunerai dans une brasserie et le pic nic restera dans le sac pour demain. Je constate que le repas est un bon apaisant de la vexation ou de la contrariété, quand elles tiennent à soi-même au moins. Je me présente au bureau de poste à l'ouverture et le porte-monnaie est bien là, intact. En guise de remerciant, je propose aux guichetières un peu de son contenu qu'elles refusent. Incompatible avec le règlement. Ah. Je remercie à nouveau et reprends mon chemin. Je pars léger et content. Tiens, je crois avoir déjà écrit ça.

Finalement, le trajet est encore long, chemins herbus et goudronnés, longer des départementales, monter, descendre. Je m'arrête à Lagneu acheter de quoi dîner, passablement fatigué. Trois kilomètres encore et j'arrive au gîte à Saint-Sorlin-en-Bugey.

Saint-Sorlin-en-Bugey

 Un joli gîte de vieilles maisons de pierre. Ma chambre est petite et charmante avec une salle d'eau. Sous la chambre, il y a une cuisine équipée pour les locataires. Il est tard mais la journée finit bien.

Jeudi 3 mai. Ma lessive d'hier soir n'a pas suffisament séchée. J'expérimente donc le séchage sur sac à dos, mon linge accroché aux boucles du sac avec des épingles de nourrice.

La pluie a cessé, il y a du vent mais il fait froid à tel point que je devrai remettre la polaire sous le coupe-vent. Je traverse le village,  fort beau lui aussi, accroché aux falaises fabriquées par l'eau du fleuve. Je dois monter sur le plateau au dessus et passer parle cols des Portes à 1010 m d'altitude. 800 m de dénivelé pour la journée.

Les falaises du Rhône sur l'autre rive (en Isère)

Dans l'après-midi, je rencontre en forêt un groupe d'une douzaine de randonneurs équipé de bâtons de marche comme moi, une aide précieuse pour le voyage à pied. Nous parlons de mon voyage, du poids du sac à dos, etc. Le meneur du groupe, cartes autour du cou, me dit avec fierté qu'il a fait le GR 20. Il mettait son lige à sécher sur le sac mais là-bas, il y avait le soleil. 

Le groupe vient de Bourgoin-Jallieu à une quarantaine de kilomètres, sans doute en co-voiturage.

J'arrive à Ordonnaz par une ligne de crête. Beaux panoramas verdoyants à droite et à gauche. J'arrive au gîte est grand. A l'intérieur tout est neuf, l'équipement parfait et la décoration superbe. Un gîte de luxe, si on peut dire, tenu par une jeune femme belge. 

Ma chambre à Ordonnaz

Je n'y suis pas seul. Un couple avec deux jeunes enfants de cinq ans environ voyage à pied pendant ses vacances. Les enfants dans de petites voitures accrochées au dos des parents. Etonnant. Ils suivent le chemin d'Assise en empruntant davantage les routes pour éviter les passages difficiles. Nous dînons ensemble sur place. La soirée est très agréable. Nous nous retrouverons demain à l'étape suivante.